Urbs raconte : souvenirs et caricatures, de Bayrou alias « Cucumul la Praline » au Canard enchaîné

Rodolphe Urbs, ce dessinateur de presse au trait incisif, a rythmé 2025 avec ses caricatures mordantes. Dans son dernier recueil, plus de 230 dessins capturent les absurdités d’une année riche en tumultes politiques et sociaux. De François Bayrou, surnommé « Cucumul la Praline », à la seconde investiture de Trump, son crayon n’a jamais faibli.

Urbs et l’art de croquer Bayrou « Cucumul la Praline » au Canard enchaîné

François Bayrou n’a jamais été un simple sujet pour Urbs. Le dessinateur s’amuse à exagérer ses traits : oreilles grandes comme des ailes, petite touffe de cheveux aérienne. Cette simplification graphique, quasi enfantine, accentue le caractère presque burlesque de l’homme politique. Urbs avoue préférer représenter des personnages au look distinctif, c’est là qu’il trouve son plaisir.

Le caricaturiste rappelle aussi un temps où, pour lui, Alain Juppé était un modèle simple et amusant à dessiner. Le parallèle est clair : choisir un trait fort, presque cliché, permet une satire plus mordante sans avoir besoin d’en faire trop. C’est ce que Bayrou lui permet d’exprimer, avec ce petit surnom un peu tendre, « Cucumul la Praline ».

Au-delà de Bayrou, Urbs illustre d’autres figures, de Michel Barnier en nuances de gris à Gabriel Attal, qu’il trouve jouissif à dessiner grâce à son côté enfantin. Son dessin fonctionne comme une double lecture : à la fois la ressemblance physique mais aussi la caricature de leurs attitudes publiques.

L’actualité 2025 vue par le crayon d’Urbs : satire et pertinence sans concession

Rodolphe Urbs exerce quotidiennement son art dans des journaux prestigieux : Sud Ouest, Le Canard enchaîné, Le Monde, Le Point… Son regard décale l’actualité, de la canicule européenne au massacre de Gaza, en passant par le bras d’honneur provocateur d’Elon Musk lors d’un événement marquant. Chaque dessin est une analyse en quelques traits, une mise en perspective par l’humour.

2025 fut chargée. La seconde investiture de Trump, la montée du Rassemblement National, la mort de Jean-Marie Le Pen ou encore la disparition du pape François ont nourri sa cruelle ironie. Mais Urbs rappelle qu’avec l’abondance d’informations quotidienne, l’instant où la nouvelle vous frappe parfois prend tout son poids. Par exemple, l’annonce de la mort de Le Pen tombée le jour anniversaire de l’attentat de « Charlie Hebdo » aura marqué plus d’un.

Le dessinateur ne cache pas que certains événements le mettaient face à un dilemme : comment faire de l’humour sur des sujets tragiques comme l’affaire Gisèle Pelicot ? Pour lui, la distance nécessaire à la satire impose un équilibre fragile. Pas question d’appuyer là où ça fait trop mal au risque de choquer plus qu’éveiller.

Des personnages politiques analysés au crayon d’Urbs : complexité et simplicité

Donald Trump est le plus difficile à croquer selon Urbs. Graphiquement simple en apparence, il est en fait une énigme. Vladimir Poutine aussi, impossible à réduire à une seule image facile. Ils incarnent la complexité politique difficile à synthétiser. Par contraste, Macron, dont la trajectoire politique s’est simplifiée, devient une cible facile pour le caricaturiste.

Les rapports avec ses « modèles » dessinés ne se résument pas uniquement à des ressemblances physiques. L’attitude, les réactions et parfois la naïveté de certains comme Gabriel Attal offrent une matière renouvelée qui amuse et stimule l’artiste. Ce travail quotidien façonne un regard critique et humoristique, qui garde pourtant une forme d’empathie.

Un métier qui se perd mais qui résiste grâce à des médias engagés

Urbs s’interroge sur l’avenir du dessin de presse. Il constate un déclin lié à la chute de la presse papier et la montée des médias digitaux. Pourtant, quelques titres comme Sud Ouest, gardent la culture du dessin vivant. Pour lui, cette forme d’expression est plus nécessaire que jamais mais plus fragile aussi.

Avec internet, la diffusion est immédiate mais aussi éphémère. Le dessin perd de sa force impactante quand il devient un simple objet parmi une masse d’informations. Plus que jamais, l’humour graphique doit savoir manier la subtilité et le timing. Urbs sait que chaque dessin est une prise de risque, une petite bataille contre la banalisation de l’actualité.

Source: www.sudouest.fr

Aurore

Aurore Lavaud est responsable RH dans une entreprise industrielle spécialisée dans les tubes plastiques. Appréciée pour son écoute et son sens du dialogue, elle excelle dans la gestion des conflits et le lien humain. Accessible et posée, elle incarne une approche des RH ancrée dans le réel. En dehors du travail, elle est capitaine d’une équipe de badminton qu’elle entraîne deux fois par semaine.

À lire aussi

« Le Souffle de la Flamme » : comment Rengoku maîtrise la forme la plus puissante dans Demon Slayer

Ce duel entre Gohan et Cell est encore considéré comme le sommet de la saga

Broly : la transformation qui a choqué même Vegeta

Pourquoi la carte Pokémon Pikachu rare est considérée comme le Graal des fans