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« Une étincelle de révolte » : les autrices de bande dessinée lancent un girlcott historique au festival d’Angoulême

Par Aurore , le 18 novembre 2025 à 04:03 - 3 minutes de lecture

Le Festival international de la bande dessinée d’Angoulême connaît une secousse majeure. En 2025, un mouvement inédit voit le jour : 285 autrices lancent un girlcott historique. Elles réclament un changement profond face au sexisme et aux violences qu’elles dénoncent depuis trop longtemps.

Une mobilisation féminine sans précédent au cœur d’Angoulême

Un girlcott, c’est l’équivalent féminin d’un boycott. Cette tactique vieille d’un siècle s’invite désormais à Angoulême. Depuis la polémique de 2016, où aucune femme ne figurait parmi les candidats pour le Grand Prix, les tensions couvent. Cette année, la réaction est radicale et collective.

285 autrices ont publié un manifeste puissant. Elles en appellent à une transformation éthique du festival. Le sexisme, qu’elles qualifient de maltraitance, est mis en lumière comme un problème systémique qui gangrène le milieu.

L’affaire de Chloé, ancienne responsable communication du festival, licenciée après avoir porté plainte pour viol, cristallise la colère. Cette histoire illustre à quel point les institutions peuvent être sourdes aux souffrances des femmes.

Un espace de parole et de soutien en pleine ébullition

Ce girlcott n’est pas né du vide. Il a germé dans un groupe WhatsApp où les autrices se retrouvent pour échanger leur vécu. Lorsque la société 9e Art + s’auto-succède à la tête du festival sans vraie consultation, l’indignation explose.

Mirion Malle, dessinatrice engagée, a amplifié le mouvement grâce à deux publications sur Instagram. Ses posts, visionnés par millions, décryptent la crise et l’affaire Chloé. Elle insiste : « Le scandale a créé une étincelle ». Mais l’étincelle doit se transformer en brasier pour mettre fin aux violences sexistes.

Une exigence claire : un festival plus humain et inclusif

Les autrices ne réclament pas seulement de la reconnaissance artistique. Elles réclament que le festival soit un exemple d’éthique. Leur manifeste demande que la bande dessinée soit vue comme un bien culturel ouvert à tous et non une marchandise, gérée à la seule lumière des intérêts commerciaux.

La solidarité s’étend au-delà des femmes. Toutes les minorités de genre de la BD se rallient au mouvement. Ensemble, elles dénoncent une industrie encore trop fermée et souvent hostile.

Une cagnotte solidaire a été lancée pour soutenir Chloé, privée aujourd’hui d’emploi et de ressources. Plusieurs autrices vendent leurs œuvres pour l’aider. Elles appellent au girlcott du prochain Festival en 2026.

Quand la culture se met enfin à écouter ses créatrices

L’Humanité, à travers ses pages culture, souligne l’importance de cette mobilisation. La culture, ce n’est pas qu’un produit. Elle est une condition de la vie politique et de l’émancipation. Ce regard humain sur le débat reflète un besoin urgent de rééquilibrage social.

Dans un contexte où les politiques culturelles libérales fragilisent l’accès à la création, les autrices montent au front. Elles démontrent que le changement doit être accompagné d’une écoute réelle et d’un engagement concret.

La bataille d’Angoulême devient le miroir d’une remise en question qui dépasse le monde de la BD. C’est un signal fort adressé à toute une industrie et à ses publics.

Source: www.humanite.fr

aurore lavaud

Aurore Lavaud est responsable RH dans une entreprise industrielle spécialisée dans les tubes plastiques. Appréciée pour son écoute et son sens du dialogue, elle excelle dans la gestion des conflits et le lien humain. Accessible et posée, elle incarne une approche des RH ancrée dans le réel. En dehors du travail, elle est capitaine d’une équipe de badminton qu’elle entraîne deux fois par semaine.

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