Philippe Girard : L’Art de Faire Table Rase dans la Création de Nouveaux Projets

Philippe Girard surprend en proposant une approche radicale : faire table rase pour mieux avancer. Cette méthode s’impose pour lui à chaque nouveau projet, délaissant les anciennes recettes pour innover véritablement. Une démarche qui bouscule et invite à repenser la créativité professionnelle.
Philippe Girard, l’art de débuter sans fardeau
Dans un monde où le recyclage des idées est la norme, Philippe Girard derrière sa ligne claire et son approche graphique préfère repartir à zéro. Faire table rase lui permet d’éviter les pièges de la répétition et de stimuler sa créativité. Cette gymnastique mentale lui donne la liberté d’explorer des sentiers jamais empruntés.
Son secret ? Ne jamais s’ancrer dans ses succès passés. Girard explique que même si de forts liens peuvent exister entre ses projets, chaque nouveau travail doit être un saut dans l’inconnu. C’est ce renoncement à l’ancestral qui déclenche un renouvellement profond. Et le résultat à l’image est toujours saisissant, frais, surprenant !
Changer les repères pour mieux comprendre l’œuvre
Pour illustrer ce principe, Girard s’est plongé dans l’adaptation de l’ouvrage de Johann Chapoutot sur Reinhard Höhn, un théoricien nazie devenu un gourou du management. Le travail a consisté à mêler histoire et fiction contemporaine, injectant des personnages féminins là où il n’y en avait pas.
Au-delà de la retranscription littérale, il construit un pont entre passé et présent, questionnant comment ces philosophies obscures se sont infiltrées dans nos entreprises modernes. Cette démarche hybride exige une totale remise en cause du regard traditionnel sur le récit et sur l’illustration.
Comment le dessin casse les codes connus
L’une des audaces de Girard réside dans la rupture graphique. Il mêle figures, infographies et codes visuels rappelant les affiches de propagande nazie avec un style épuré et clair. Un choc visuel qui tire le lecteur hors d’un confort familier.
Ce choix est un coup de poker. L’artiste n’hésite pas à confronter l’histoire au présent avec des images qui évoquent les affichages internes d’une entreprise, ces fameux post-it que l’on croise dans les couloirs, mais chargés ici d’une symbolique bien plus lourde.
Explorer les nuances des personnages et du récit
Plutôt que de créer une multitude de protagonistes, Girard focalise sur un trio : Florence, Annie et Reinhard Höhn. Ce choix narratif adoucit la complexité et permet une lecture plus accessible. La finesse vient dans le contraste : Höhn est brillant mais aussi inquiétant, cadeau pour celui qui connaît la manipulation.
Ce fragile équilibre entre admiration et rejet est reproduit dans le graphisme, où chaque planche allie texte et image pour mieux faire respirer le propos. Il joue volontairement sur des zones de clarté et d’obscurité pour refléter le sentiment de malaise qui grandit dans l’entreprise et dans le projet lui-même.
Le travail comme métaphore et réalité : une croix à porter
Choisir la croix gammée comme symbole fort du projet n’a pas été anodin. Sujet lourd, chargé d’une histoire immuable, elle demeure un rappel des dangers quand le management tourne à l’oppression. Girard a rencontré un dilemme : comment ne pas effacer ce symbole tout en le montrant avec respect ?
Sa réponse a été de miser davantage sur la représentation du travail, l’engrenage, comme moteur universel. C’est au travers de ce prisme du “travail-machine” que se révèle la véritable inquiétude, celle d’une mécanique sociale qui broie parfois les individus.
Rompre avec ses propres outils pour évoluer
De ses carnets de dessin sur papier aux montages numériques, Philippe Girard conjugue tradition et modernité. Pourtant, son mantra reste immuable : commencer chaque projet avec la sensation de faire table rase. Ce refus de la recette toute faite oriente chaque étape.
Son parti pris graphique, où couleurs et noir et blanc dialoguent pour suggérer l’ambiance, n’est pas une faiblesse mais une force. Il prouve que la créativité naît souvent de la nécessité de casser ses propres habitudes et de prendre des risques.
Philippe Girard nous enseigne que, dans la création, le vrai courage est d’abandonner le connu pour mieux inventer demain. C’est un pas audacieux mais essentiel, loin des conforts et des sécurités habituelles. Et si parfois ce saut fait peur, il révèle aussi la richesse d’une vision libérée et authentique.
Source: www.bubblebd.com

Aurore Lavaud est responsable RH dans une entreprise industrielle spécialisée dans les tubes plastiques. Appréciée pour son écoute et son sens du dialogue, elle excelle dans la gestion des conflits et le lien humain. Accessible et posée, elle incarne une approche des RH ancrée dans le réel. En dehors du travail, elle est capitaine d’une équipe de badminton qu’elle entraîne deux fois par semaine.
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