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Les autorités publiques invitent l’Association FIBD et 9eArt+ à renoncer à l’édition 2026 et à en tirer les enseignements

Par Aurore , le 21 novembre 2025 à 08:06 - 4 minutes de lecture

Le Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême, événement phare du 9e art, est plongé dans une crise profonde. Les autorités locales et régionales invitent vivement l’Association FIBD et 9eArt+ à renoncer à l’édition prévue en janvier 2026. Cette invitation est teintée d’une volonté claire : tirer les enseignements des tensions actuelles pour sauver le festival.

Le maire d’Angoulême, Xavier Bonnefont, accompagné d’autres responsables publics, a fait une déclaration commune lors d’une conférence ce jeudi matin. Ils insistent sur la responsabilité des organisateurs, qui restent juridiquement maîtres de la décision.

Cela met en lumière plusieurs enjeux, financiers notamment, qui pèsent lourd sur l’avenir immédiat du festival.

Un festival fragilisé par des tensions et des enjeux financiers majeurs

La situation est complexe et délicate. La société 9eArt+ fait face à des pressions financières. Elle devrait rembourser les arrhes versées par les éditeurs, qui hésitent à confirmer leur présence. Ce flou enlise l’organisation et complique la prise de décision.

Par ailleurs, les appels massifs au boycott, notamment des auteurs et maisons d’édition, compromettent la tenue classique de cette 53e édition. Ces absences risquent de dénaturer la manifestation tant attendue.

De plus, le budget du festival, déjà conséquent, est en danger : 2,4 millions d’euros de subventions en 2025, sur un total de 6,2 millions, pourraient ne pas être intégralement renouvelés pour 2026 si le festival peine à remplir ses objectifs.

Les conséquences financières en détail

Face à une édition potentiellement amputée de ses participants, la baisse des aides publiques apparaît inévitable. La ministre de la Culture, Rachida Dati, a évoqué une réduction de plus de 60 % de la subvention versée à 9eArt+, soulevant un tollé politique.

Cependant, un communiqué du ministère a ensuite éclairci que cette subvention pourrait être de nouveau attribuée en 2026, à condition que des garanties en matière de gestion, prévention des violences et transparence financière soient respectées.

Ces annonces et désaveux successifs révèlent plus un amateurisme en gestion budgétaire qu’un véritable appui au monde culturel, selon les critiques politiques locales.

Un appel politique à soutenir les professionnels impactés

René Pilato, député charentais, dénonçant une gestion chaotique, demande que les fonds publics accompagnent directement les artistes, éditeurs et acteurs économiques gravitant autour du festival. Il souligne que l’absence de contrôle adéquat sur les millions versés ces dernières années a des conséquences regrettables aujourd’hui.

Pour lui, c’est l’écosystème tout entier qui est en péril et qui réclame un soutien ciblé, clair et efficace pour passer cette crise sans précédent. Le tourisme, le librairies, l’événementiel en pâtissent gravement.

Cette situation n’est plus uniquement culturelle, elle est aussi économique et sociale, d’où l’urgence de mesures réfléchies.

La voix des équipes du festival : une tribune pleine d’émotions

Les organisateurs eux-mêmes ont réagi en publiant une tribune. Ils se disent touchés par les attaques, parfois diffamatoires, qui dépassent selon eux la simple critique professionnelle. Ce climat délétère blesse profondément les équipes engagées au quotidien.

Ils rappellent que le festival est un « bien commun » enraciné dans son territoire depuis 1974, qui génère emplois et dynamisme local. Leur engagement face aux violences et harcèlements sexistes et sexuels a été réaffirmé avec force.

L’appel est lancé à la bienveillance, à une parole juste qui accepte la nuance et refuse les propos excessifs. Un dialogue sincère est souhaité pour reconstruire durablement.

Source: www.bubblebd.com

aurore lavaud

Aurore Lavaud est responsable RH dans une entreprise industrielle spécialisée dans les tubes plastiques. Appréciée pour son écoute et son sens du dialogue, elle excelle dans la gestion des conflits et le lien humain. Accessible et posée, elle incarne une approche des RH ancrée dans le réel. En dehors du travail, elle est capitaine d’une équipe de badminton qu’elle entraîne deux fois par semaine.

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