L’autrice italienne Elena Mistrello privée de participation au festival BD en France suite à une intervention de la Police nationale
Elena Mistrello, autrice italienne reconnue pour son travail engagé, a été empêchée de participer au festival BD de Colomiers en France. Arrivée à l’aéroport de Toulouse, elle a été immédiatement arrêtée par la Police nationale puis renvoyée vers Milan. Une mesure brutale, justifiée par une prétendue “menace grave pour l’ordre public français” sans aucune explication tangible.
Cette exclusion soulève des questions fortes sur les méthodes employées par les autorités dans la gestion des artistes étrangers. L’incertitude et l’opacité autour de cette décision surprennent tant par leur caractère arbitraire que par l’impact direct sur la liberté d’expression.
Une artiste empêchée d’exercer son métier à cause d’une mesure d’interdiction d’entrée
Elena Mistrello devait présenter en France en 2025 son album Syndrome Italie, un récit puissant sur les travailleurs migrants en Italie. L’ouvrage, reconnu et récompensé en Italie, met en lumière l’histoire de Vasilica, une Roumaine engagée comme aide à domicile. L’autrice s’apprêtait à dédicacer son livre au festival BD Colomiers, invitée par sa maison d’édition Presque Lune.
À son arrivée à l’aéroport, la scène fut surréaliste : trois agents de la Police nationale l’attendaient pour l’interpeller. Sans justification claire, ils lui ont signifié une interdiction d’entrée sur le territoire. La parole donnée par l’administration semblait arbitraire, d’autant que rien dans son passé judiciaire ne laissait présager un tel traitement.
Une mesure prise sans explications claires ni base factuelle évidente
Sur place, Elena Mistrello n’a reçu aucune explication détaillée. La raison officielle : sa présence constituerait une menace pour l’ordre public français. Pourtant, la seule “preuve” tangible fut un procès-verbal de rapatriement distribué à bord de l’avion de retour à Milan. Cette absence de transparence choque et interroge sur la légitimité de telles décisions.
L’autrice s’est vue menacée d’être placée en Centre de rétention administrative (CRA) en cas de refus d’embarquement. Sa force a donc été de céder, acceptant ce traitement qui fait craindre une dérive autoritaire inquiétante. Quelle logique peut conduire à qualifier une artiste engagée de “menace grave” ?
Un contrôle politique qui sert une logique de surveillance et d’intimidation
L’affaire s’inscrit dans un contexte européen où le profilage politique des artistes et militants devient alarmant. Elena Mistrello rappelle qu’elle a participé à des manifestations publiques en 2023 pour un jeune antifasciste disparu, événements sans heurts pourtant jugés suspects par les autorités. Cela soulève la question d’un contrôle accru, où les opinions et fréquentations sont devenues des critères presque répressifs.
Au-delà du cas individuel, ces pratiques traduisent une dérive policière et politique. Le risque est double : mettre à mal la liberté de circulation et d’expression, et créer un climat de peur chez ceux qui osent questionner ou s’engager publiquement. Des régimes autoritaires, comme l’a souligné un militant associatif, redoutent les artistes parce qu’ils sont porteurs de vérité.
Partage d’une expérience pour alerter sur un mécanisme dangereux
Elena Mistrello a choisi de rendre publique cette mésaventure pour éveiller les consciences. Elle évoque une “dérive arbitraire” dans l’arbitraire des expulsions, fondée sur des critères opaques qui s’éloignent des faits concrets. Son témoignage invite à la vigilance, face à un système qui pourrait facilement s’étendre à d’autres individus sans cause réelle.
Elle souligne aussi la nécessité d’un combat collectif pour préserver les droits fondamentaux. Ce n’est pas seulement une histoire personnelle, c’est un signal d’alerte sur la dégradation progressive des garanties démocratiques qui protègent la liberté artistique et politique. Ignorer cela, c’est ouvrir la porte à un contrôle exponentiel injustifié.
Source: www.bubblebd.com
Aurore Lavaud est responsable RH dans une entreprise industrielle spécialisée dans les tubes plastiques. Appréciée pour son écoute et son sens du dialogue, elle excelle dans la gestion des conflits et le lien humain. Accessible et posée, elle incarne une approche des RH ancrée dans le réel. En dehors du travail, elle est capitaine d’une équipe de badminton qu’elle entraîne deux fois par semaine.

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