L’Association en péril : une icône de l’édition indépendante lance un appel à la solidarité
Une icône de l’édition indépendante traverse une tempête. Fondée en 1990, cette maison emblématique fait face à des vents contraires qui menacent sa survie. En ce moment, l’Association lance un appel vibrant à la solidarité, espérant rallier lecteurs et passionnés.
L’édition indépendante en crise : quand un marché saturé étouffe les voix singulières
Le marché du livre connaît un recul inédit. Dès le premier trimestre, les ventes ont chuté de 14,5 %, poursuivant une tendance baissière démarrée bien avant. En 2023, déjà, le secteur enregistrait -11 % et en 2024, -9 % ; des chiffres qui sonnent l’alarme pour les petites maisons et leurs auteurs.
L’Association, fer de lance d’une bande dessinée audacieuse et engagée, dénonce cette situation. Ses salariés décrivent un secteur saturé, où les titres s’amoncellent sans laisser place à une mise en avant efficace. Les lecteurs, quant à eux, serrent la ceinture, réduisant leurs dépenses culturelles au minimum.
Ce cocktail infernal a des conséquences directes : fragilisation des structures, disparition de librairies, et une précarité croissante pour ceux qui font vivre ce milieu au quotidien. C’est tout un écosystème qui vacille, mettant en péril des projets portés par des talents qui ne demandent qu’à s’épanouir.
Un cri d’alerte lancé par une institution engagée
L’Association a toujours incarné un esprit de liberté éditoriale et artistique. Fondée par des noms tels que Jean-Christophe Menu ou Lewis Trondheim, elle célèbre ses 35 ans cette année. Pourtant, cette longévité ne suffit pas à contrer les vents contraires actuels.
Son appel à la solidarité n’est pas une simple demande de dons. Il s’agit aussi d’un engagement plus large : acheter les livres du catalogue, s’inscrire comme membre pour bénéficier de privilèges exclusifs, faire vivre une maison qui a toujours défié les codes dominants. Et c’est une invitation à renouer avec un patrimoine culturel riche, mais fragile.
La lourde responsabilité de l’État face au déclin du secteur
Au cœur de ce tourbillon, l’État reste curieusement absent. L’enterrement du rapport Racine, pourtant préconisant des mesures pour protéger les auteurs, laisse un vide. Le secteur attend toujours une réforme qui garantirait aux créateurs une meilleure rémunération, un minimum vital alors que l’élaboration d’un livre peut s’étendre sur des années.
Le sujet est d’autant plus crucial que se profile une réforme du régime social des artistes-auteurs. Depuis 2020, les dysfonctionnements de la SSAA, l’ancien AGESSA, sont dénoncés : cotisations non prélevées, mauvaise gestion, contrôle insuffisant. Ce système défaillant pénalise près de 400 000 créateurs et fragilise l’ensemble de la chaîne culturelle.
Un mouvement de mobilisation est lancé, permettant de signer des pétitions et d’exiger des réponses claires. Le secteur ne peut plus se contenter d’atermoiements, surtout à l’heure où chaque décision impacte directement la survie des acteurs indépendants.
Comment soutenir concrètement une maison d’édition menacée d’extinction ?
Au-delà de la solidarité financière, il y a plusieurs moyens d’agir. Acheter les dernières publications, comme le récent Monsieur Chouette de David B. ou La fin du monde de Stanislas, c’est plus qu’un plaisir culturel. C’est une brique ajoutée pour maintenir debout un éditeur précieusement indépendant.
Devenir membre de l’Association ouvre également l’accès à des publications inédites et permet de participer à une communauté soudée autour d’une passion commune. Ces gestes, simples en apparence, sont vitaux. Ils témoignent de la pertinence d’un modèle où le lien entre auteur, éditeur et lecteur est tangible, conscient et engagé.
Chaque action compte. Les tensions du marché ne cesseront pas si chacun reste spectateur.
Source: www.bubblebd.com
Aurore Lavaud est responsable RH dans une entreprise industrielle spécialisée dans les tubes plastiques. Appréciée pour son écoute et son sens du dialogue, elle excelle dans la gestion des conflits et le lien humain. Accessible et posée, elle incarne une approche des RH ancrée dans le réel. En dehors du travail, elle est capitaine d’une équipe de badminton qu’elle entraîne deux fois par semaine.
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