Festival d’Angoulême : le choc Luz, un Fauve d’or qui bouscule le monde de la BD

Dix ans après l’attentat de Charlie Hebdo, Luz remporte le Fauve d’or au Festival d’Angoulême 2025. Son album “Deux filles nues” bouleverse les codes de la bande dessinée contemporaine. Une consécration qui résonne bien au-delà du simple prix littéraire.
Le triomphe émouvant de Luz à Angoulême 🏆
La scène du théâtre d’Angoulême vibre d’émotion ce samedi 1er février 2025. Luz, rescapé de l’attentat de Charlie Hebdo, reçoit le Fauve d’or des mains du jury. Son album “Deux filles nues” publié chez Albin Michel conquiert la plus haute distinction du festival.
L’auteur apparaît visiblement ému face à cette reconnaissance. Il évoque avec pudeur son parcours depuis le dessin de presse vers la bande dessinée. “Je voulais faire un bouquin d’histoire mais, en fait, c’est d’actualité”, confie-t-il sobrement.
Une œuvre qui transcende les frontières de la BD
“Deux filles nues” raconte l’histoire extraordinaire d’un tableau d’Otto Mueller peint en 1919. L’œuvre qualifiée d'”art dégénéré” par les nazis connaît des tribulations mouvementées. La particularité géniale : l’histoire est racontée du point de vue du tableau lui-même!
L’album explore les thèmes de la spoliation, de la restitution et de la réhabilitation artistique. Une approche narrative audacieuse qui séduit autant le public que la critique.
Un palmarès riche en révélations 📚
Le festival réserve d’autres belles surprises cette année. Elizabeth Holleville réalise un doublé remarquable avec le Prix René Goscinny du jeune talent et le Fauve des lycéens. Sa collaboration avec Iris Pouy pour “Contes de la mansarde” impressionne particulièrement.
Alix Garin remporte le Prix du public France Télévisions avec “Impénétrable”. Son récit intime sur le vaginisme touche profondément les lecteurs. La jeune autrice belge exprimait plus tôt sa “joie immense” d’être sélectionnée.
Les autres lauréats marquants
John Romita Jr. reçoit le Fauve d’honneur pour l’ensemble de sa carrière. Une distinction méritée pour ce géant du neuvième art!
Le prix spécial du jury récompense deux œuvres exceptionnelles. “Les météores” de Tommy Redolfi et Jean-Christophe Deveney partage la distinction avec “En territoire ennemi” de Carol Lobel.
Shintaro Kago obtient le Fauve de la série pour “Dementia 21 – vol.2”. Une reconnaissance pour ce mangaka au style si particulier.
Un festival sous tension mais résilient ⚡
L’édition 2025 se déroule dans un contexte particulier. L’enquête du journal L’Humanité sur des violences sexuelles au sein du festival plane sur l’événement. Plusieurs intervenants évoquent la nécessité de mieux protéger les femmes dans le milieu de la BD.
Malgré ces tensions, la créativité et l’émotion restent au rendez-vous. La broderie live de Bea Lema durant la cérémonie symbolise cette résilience artistique. Chaque point soigneusement placé comme une métaphore de la reconstruction.
Luz, du trauma à la renaissance artistique
Le parcours de Luz incarne cette capacité de résilience. Après les attentats de 2015, l’artiste connaît une transformation profonde. Son œuvre “Catharsis” marquait déjà un tournant dans son travail.
Aujourd’hui, “Deux filles nues” représente l’aboutissement de cette évolution. L’album avait déjà remporté le prix Wolinski de la BD du Point et le Grand prix de l’Association des critiques.
L’auteur évoque avec franchise sa “renaissance artistique” lors d’une masterclass. Un témoignage poignant sur la reconstruction par l’art.
L’avenir de la BD se dessine à Angoulême ✨
Ce palmarès 2025 reflète les mutations du neuvième art. La diversité des styles et des approches narratives impressionne. Des récits intimes aux fresques historiques, la bande dessinée explore de nouveaux territoires.
La jeune génération s’impose avec talent et audace. Elizabeth Holleville et Iris Pouy, rencontrées sur les bancs de l’Eesi, symbolisent cette relève prometteuse. Leur album “Contes de la mansarde” captive par son originalité.
Le festival confirme son rôle essentiel dans l’écosystème de la BD. Malgré les polémiques, il reste le lieu où se joue l’avenir de cet art populaire.

Aurore Lavaud est responsable RH dans une entreprise industrielle spécialisée dans les tubes plastiques. Appréciée pour son écoute et son sens du dialogue, elle excelle dans la gestion des conflits et le lien humain. Accessible et posée, elle incarne une approche des RH ancrée dans le réel. En dehors du travail, elle est capitaine d’une équipe de badminton qu’elle entraîne deux fois par semaine.
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