Course à la direction : qui décrochera la présidence du festival BD d’Angoulême en pleine tourmente ?
Le Festival international de la bande dessinée d’Angoulême traverse une crise majeure. Depuis janvier 2025, polémiques et scandales obscurcissent son avenir. La présidence se joue dans un contexte électrique, entre héritage controversé et espoirs de renouveau.
Festival BD d’Angoulême : une gouvernance ébranlée en pleine remise en question
Depuis 2007, Franck Bondoux dirige la société 9eArt+, en charge de l’organisation du festival. Pourtant, cette longévité cache un malaise profond. L’enquête publiée en début d’année par L’Humanité dimanche a braqué les projecteurs sur une gestion qualifiée d’opaque, voire toxique.
Le cœur du problème ? Un management agressif où burn-out et tensions sont monnaie courante. Plus grave encore, un licenciement contesté d’une salariée ayant dénoncé un viol subi lors de l’édition 2024. Une affaire explosive qui a fait bouger toutes les lignes.
Des critiques qui pèsent lourd sur la réputation du festival
À l’annonce des accusations, la profession a réagi avec force. Éditeurs et auteurs ont manifesté leur colère, menaçant de boycotter massivement l’événement. Le ministère de la Culture, lui, s’est inquiété du climat délétère et des dysfonctionnements exposés.
Face à cette tempête, Franck Bondoux a préféré un départ discret en juillet, pendant que l’association historique rompait le contrat qui liait le festival à 9eArt+. La crainte d’une reconduction tacite du contrat jusqu’en 2027 a motivé un appel d’offres inédit, lancé en mai 2025.
Choix sous haute tension : deux candidats en lice pour reprendre les rênes
Le 8 novembre, la décision tombera et l’heure est à la vigilance. Deux prétendants se disputent la direction : la Cité de la BD, institution culturelle réputée, et la société 9eArt+, toujours en lice malgré la controverse. Ce maintien du prestataire historique attise encore plus l’anxiété ambiante.
Déjà, la profession dénonce un appel d’offres « biaisé », estimant que le choix du favori a été décidé d’avance. Plus de 2 200 signatures accompagnent une pétition contre la reconduction de 9eArt+, notamment portée par des figures majeures comme Luz, Art Spiegelman ou Chris Ware.
Le boycott comme arme de pression pour un festival respectueux
Parmi les voix les plus marquantes, Anouk Ricard, Grand Prix du festival en 2025, refuse d’y participer en 2026. Elle se fait la porte-voix d’un mouvement exigeant davantage d’écoute et de respect pour les créateurs et les salariés, à l’image des nombreux appels à changer profondément les pratiques managériales.
Ce refus illustre un dilemme : la nécessité d’assurer un climat sain et stable face à des ambitions parfois jugées démesurées. Le festival est à un carrefour délicat, entre un passé lourd à assumer et un avenir à repenser sans délai.
Vers une nouvelle ère ou un statu quo dangereux ?
La présidente Delphine Groux, héritière d’une tradition familiale, conserve un rôle clé dans la décision finale. Son choix pourrait sceller l’avenir du festival pour les années à venir. Exclure 9eArt+ serait un signal fort à une profession épuisée par les critiques répétées.
Mais l’enjeu dépasse la simple gouvernance. Il s’agit de reconstruire un festival capable de rassembler, d’innover et surtout de respecter chaque voix, sans fermer la porte au dialogue. La fragilité actuelle révèle combien une organisation centrée sur la transparence et l’écoute est indispensable.
Source: www.lefigaro.fr
Aurore Lavaud est responsable RH dans une entreprise industrielle spécialisée dans les tubes plastiques. Appréciée pour son écoute et son sens du dialogue, elle excelle dans la gestion des conflits et le lien humain. Accessible et posée, elle incarne une approche des RH ancrée dans le réel. En dehors du travail, elle est capitaine d’une équipe de badminton qu’elle entraîne deux fois par semaine.
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