Clôture épique de « La Guerre des Lulus » !

« La Guerre des Lulus » achève son périple avec un dixième tome qui donne enfin une conclusion à cette fresque bouleversante. Depuis 2013, cette bande dessinée a su capter le cœur de plusieurs générations, en racontant la Première Guerre mondiale à travers le regard vif et touchant d’enfants orphelins. Son dernier volume, paru en octobre, offre un regard mature et empreint d’émotion sur la fin du conflit et le destin de ces jeunes héros.
La série débute en 1914, dans un orphelinat picard, en pleine occupation allemande. Cinq enfants – Lucien, Luigi, Ludwig, Lucas et Luce – affrontent un quotidien hostile avec une énergie hors norme. Cette originalité réside dans la combinaison du drame et d’un humour qui rend leur histoire vivante et accessible, même pour un jeune public. Mais attention, derrière la légèreté, il y a une représentation juste de la guerre, sans fard ni complaisance.
L’ultime tome qui révèle le destin des Lulus en 1918
Ce dernier album, intitulé « Ludwig », replonge le lecteur dans l’année finale du conflit et au-delà. Toute la bande s’est dispersée, victime et témoin de la guerre à sa manière. Luigi et Lucien sont contraints au travail forcé, Lucas se plaint dans l’exil aux Pays-Bas, tandis que Ludwig, prisonnier en Allemagne, témoigne enfin de ce qu’ils ont vécu.
Ce récit nous plonge au cœur d’une réalité souvent tue : la survie à travers la perte et l’ennui, la fraternité forcée et les retrouvailles émouvantes. Le scénario de Régis Hautière, fin mélodramatique, épouse avec brio le dessin semi-réaliste d’Hardoc, qui donne vie à cette époque avec un réalisme poignant. On sent que chaque page est pesée, pensée.
Une histoire d’enfants qui grandissent sous la pression de la guerre
Le parcours des Lulus dépasse la simple aventure enfantine. En traversant les lignes de front émotionnelles, ils endossent tour à tour les rôles de victimes, témoins et combattants. Ils restent soudés malgré les distances et les épreuves, ce qui révèle une dimension humaine forte et une gestion du collectif habilement tissée dans le récit.
Ce dixième tome, sous forme de mémoire par le personnage devenu vieux, Ludwig, donne également une dimension réflexive qui parle au lecteur contemporain. Il illustre combien la mémoire collective doit être entretenue, même à travers des lens ludiques comme la bande dessinée.
Des créateurs passionnés qui donnent vie à une œuvre marquante
L’homme derrière le crayon, Hardoc, n’est pas un novice. Vincent Lemaire a su mêler rigueur artistique et émotion palpable. Autodidacte, son style semi-réaliste marquant capte l’essence d’une époque difficile avec justesse. Sa collaboration avec Régis Hautière, scénariste aguerri et spécialiste de récits historiques et philosophiques, donne un équilibre très respectueux du matériau historique.
Régis Hautière, auteur d’une cinquantaine d’albums, offre une écriture riche, structurée, jamais verbeuse. Sa capacité à traiter des conflits humains avec nuance et humanité s’incarne parfaitement dans ces Lulus, qui ne sont jamais réduits à des figures romantiques mais bien des personnages en chair et en os.
Une épopée adaptée au cinéma et étendue en BD
Le succès de la série dépasse l’univers de la BD. En 2022, un film franco-luxembourgeois réalisé par Yann Samuell portait l’histoire sur grand écran, avec un casting solide. Cette adaptation souligne l’importance culturelle des Lulus, capables d’émouvoir et d’éduquer autant les enfants que les adultes.
Par ailleurs, la série s’est enrichie de titres complémentaires « La Perspective Luigi », qui explorent davantage le destin de Luigi en Allemagne. Ce prolongement démontre la richesse de cet univers, construit autour d’une réalité historique mais avec une liberté créative qui évite le pesant.
Source: www.bdzoom.com

Aurore Lavaud est responsable RH dans une entreprise industrielle spécialisée dans les tubes plastiques. Appréciée pour son écoute et son sens du dialogue, elle excelle dans la gestion des conflits et le lien humain. Accessible et posée, elle incarne une approche des RH ancrée dans le réel. En dehors du travail, elle est capitaine d’une équipe de badminton qu’elle entraîne deux fois par semaine.
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