Bretagne : une bande dessinée poignante témoigne du deuil périnatal

Le deuil périnatal reste un sujet délicat, souvent tus, pourtant vécu par de nombreuses familles. En Bretagne, une bande dessinée éclaire cette douleur avec justesse et humanité. “Bercer le silence” mêle témoignages poignants et analyses d’experts pour sortir ce sujet de l’ombre.
Bretagne : Bercer le silence, une BD qui donne voix au deuil périnatal
Cette bande dessinée, signée par Nathalie André et Violette Suquet, plonge le lecteur dans une réalité douloureuse. Le deuil périnatal, la perte d’un bébé entre la 22e semaine de grossesse et la première semaine après la naissance, est rarement évoqué avec autant de franchise. L’ouvrage élargit ce cadre aux fausses couches, interruptions médicales de grossesse, grossesses extra-utérines et morts subites du nourrisson.
Le travail des deux Bretonnes va au-delà du simple récit. Ce sont des témoignages précis et une véritable enquête qui éclairent chaque étape du parcours des familles endeuillées. Chaque page respire la sincérité, mêlée à un vrai souci d’accompagner les parents dans leur douleur.
Quand la bande dessinée sert de relais à la parole des familles
Le choix du format BD n’est pas anodin. Il rend ce sujet complexe accessible, sans édulcorer la souffrance. Nathalie André a personnellement frôlé la perte de son bébé à cinq mois de grossesse. Son expérience nourrit un récit empreint d’authenticité. Violette Suquet, de son côté, porte aussi une douleur intime: la perte de son frère à la naissance.
Leurs échanges avec des parents et la parole donnée à des « papanges », ces pères ayant perdu un enfant, apportent différentes perspectives. Le combat de Kevin, racontant sa traversée des Vosges à pied pour sensibiliser, illustre bien ce chemin sinueux et la force qu’il faut pour continuer.
Bretagne : une étude approfondie et des experts qui accompagnent
“Bercer le silence” rassemble aussi des interviews de sage-femmes, gynécologues, psychologues. Ces professionnels témoignent avec humilité et humanité. Sophie Le Bras, sage-femme à Lannion, partage notamment les gestes qui suivent l’accouchement d’un bébé décédé : les mesures, les empreintes, la présentation aux parents selon leur souhait.
Cette dimension médicale et psychologique est essentielle. Elle rappelle que le deuil périnatal n’est pas seulement une épreuve individuelle, mais un moment où un accompagnement adapté peut faire une vraie différence. Ce travail rigoureux donne à la BD une profondeur souvent absente dans ce type de récits.
Un reflet de la société bretonne à travers un sujet universel
Ce projet ne se limite pas à la Bretagne mais s’inscrit dans un contexte bien plus large. On estime à plus de 200 000 le nombre de fausses couches chaque année en France, aux milliers de grossesses médicalement interrompues, autant de douleurs invisibles. La BD montre cette réalité avec une clarté qui dérange mais qui réconforte en même temps.
En impliquant des voix multiples et en évitant le sensationnalisme, elle ouvre une fenêtre sur quelque chose d’humain et de fragile. Cette approche, méthodique et authentique, correspond bien à l’esprit pragmatique et humain que l’on retrouve souvent dans cette région.
“Bercer le silence” est donc bien plus qu’une bande dessinée : c’est un témoignage, un outil de sensibilisation, un pont entre les familles et les professionnels. Sa sortie en 2025 est une étape importante pour reconnaître enfin cette souffrance et encourager le dialogue.
Source: actu.fr

Aurore Lavaud est responsable RH dans une entreprise industrielle spécialisée dans les tubes plastiques. Appréciée pour son écoute et son sens du dialogue, elle excelle dans la gestion des conflits et le lien humain. Accessible et posée, elle incarne une approche des RH ancrée dans le réel. En dehors du travail, elle est capitaine d’une équipe de badminton qu’elle entraîne deux fois par semaine.
Commentaires
Laisser un commentaire